Ça y est, le DD arrive à cette croisée des chemins où l’on prend la voie du pragmatisme. Ce qui est pragmatique, c’est d’affirmer qu’on peut adopter ce principe de responsabilité tout en tenant compte des réalités financières d’une entreprise. C’est exactement ce qu’exprime Investissement Québec (IQ) qui, dès maintenant, tient compte des facteurs ESG dans ses nouvelles interventions financières. Selon Geneviève Labrie-Beaudoin, directrice ESG et développement durable à IQ, « Le marché est en train de changer… le DD et les facteurs ESG sont devenus incontournables pour assurer la compétitivité des entreprises. »
Un vent qui souffle fort
Si le Québec accuse un certain retard à prendre ce virage, ailleurs, en Europe surtout, il est fréquent que l’on parle d’obligations de se soumettre à ces exigences même de la part d’institutions publiques. Mais le vent souffle de plus en plus fort en ce sens, de ce côté de l’Atlantique.
« Selon un rapport de la BDC en 2023, nous dit Geneviève Labrie-Beaudoin, la proportion des grands donneurs d’ordres qui exigent certaines informations sur les critères ESG à leurs fournisseurs est de 82% et devrait atteindre 92% en 2024. »
D’accord, les signaux du marché sont clairs. Mais si on revient au pragmatisme, on affirme que d’adopter des critères ESG doit se traduire par des gains de rentabilité et de compétitivité pour les entreprises. La seule façon de mesurer cela c’est de se tourner vers des entreprises qui ont pris ce virage depuis un certain temps. Ce qui revient le plus souvent dans leurs témoignages, c’est que leur engagement en DD leur a permis d’obtenir plus facilement du financement voire des subventions, d’améliorer l’image de marque de l’entreprise, de gagner des parts de marchés, même de s’ouvrir sur de nouveaux marchés et de faciliter le recrutement de personnel. Il est fréquent qu’on l’on parle également de fierté et de motivation chez les employés quand ces défis sont relevés.
Par où commencer?
Alors par quoi une entreprise doit-elle commencer pour que ça donne des résultats? Deux règles de base : se faire accompagner et commencer humblement. Si, au départ les objectifs sont trop grands, c’est voué à l’échec. Certaines entreprises ont commencé simplement : éliminer les gobelets de cartons et de polystyrène, réduire leur consommation de papier, planter des arbres le long d’un cours d’eau dans leur région. Puis, ils ont amorcé des changements plus importants dans la gestion et la production, comme telles.
À Investissement Québec, on est conscient que bien des entrepreneurs ont besoin d’accompagnement pour réaliser ce défi. Comme l’explique Geneviève Labrie-Beaudoin :
« Nous avons mis en place plusieurs initiatives pour que les entreprises puissent intégrer le DD dans leur modèle d’affaires…Toutes les solutions de financement et d’accompagnement sont sur notre site internet, dont le Diagnostic de performance environnementale industrielle – GES de l’initiative Compétivert. C’est un accompagnement technologique personnalisé qui permet de dresser une liste de projets prioritaires dans une perspective de productivité durable.
D’autres documents et informations concernent l’approvisionnement québécois, l’automatisation et le virage numérique, le recours à des technologies propres et des pratiques écoresponsables.
Par ailleurs, il y a plusieurs autres outils disponibles sur le web pour aider les entreprises à prendre le virage. Entre autres, L’Activateur développé par le Centre québécois de développement durables (CQDD) un outil facile à utiliser et qui facilite l’élaboration d’une stratégie de DD.
Force est de constater que le monde des affaires ne peut plus faire marche arrière.
« Les attentes des grands donneurs d’ordres, des consommateurs, des employés et des investisseurs en ce qui concerne l’intégration des facteurs ESG au sein des entreprises sont en constante augmentation », conclut Geneviève Labrie-Beaudoin.
Coordonnées : Errol Duchaine / Conseiller en communication – CQDD / 438-396-4488
Crédit image ESG : CCCD