Voir loin, se fixer des buts et chercher à les atteindre, innover, être au diapason des attentes du marché, projeter une bonne image publique, avoir une main-d’œuvre fidèle… Les entreprises s’investissant dans une démarche de développement durable ont quelques caractéristiques en commun.

Elles voient loin

Les gens d’affaires ont la réputation d’être très occupés, voire débordés. Cela ne veut cependant pas dire qu’ils ne font que gérer le quotidien de l’entreprise. Les entrepreneurs qui tirent leur épingle du jeu et qu’on voit le plus rayonner dans leur milieu savent que, pour que leur entreprise dure, il faut la considérer dans une vision à long terme. Celle-ci exige une gouvernance solide. La stratégie de développement durable amène justement l’entreprise à prendre en compte toutes les facettes de ses activités et à s’inscrire dans un processus d’amélioration continue. Le chef d’une entreprise durable identifie les écueils potentiels et cherche à les éviter. Il reste à l’affût des opportunités. Il voit loin.

Elles se fixent des buts et cherchent à les atteindre

Pas question pour le chef d’une entreprise durable de gérer à la petite semaine. La démarche de développement durable permet d’identifier des aspects à améliorer dans l’entreprise et de déployer dans le temps les moyens pour y parvenir. Le chef d’une entreprise durable prend la mesure de sa performance sous toutes ses formes : financière, oui, mais aussi environnementale et sociale.

Elles sont innovantes

Les PME qui s’inscrivent dans une démarche de développement durable sont amenées à scruter à la loupe leur chaîne de production et à l’optimiser sur tous les plans. À ce titre, les bénéfices financiers sont souvent étroitement liés aux améliorations d’aspects environnementaux et sociaux. Comment réduire les coûts d’approvisionnement en énergie et en ressources naturelles? Comment éviter de rejeter des matières premières, qu’il faudra payer pour enfouir et qu’il faudra racheter par la suite? Peut-on réduire la consommation de matériel d’emballage et par le fait même les dépenses qui y sont associées? Comment améliorer un processus de fabrication en éliminant les risques d’accidents de travail, lesquels entraînent des arrêts de production et des frais liés à la SST? Ce ne sont là que quelques questions générales qu’une démarche de développement durable permet de soulever et de résoudre.

La résolution d’un problème au sein d’une entreprise exige de la créativité, de l’audace et de l’ouverture d’esprit. Changer ses façons de faire passe souvent par l’innovation.

Elles sont au diapason des attentes du marché et de leurs clients

L’approvisionnement responsable est de plus en plus pratiqué par les grands acheteurs. En 2012, ils étaient 66 % à exiger des caractéristiques durables pour les produits achetés ou à demander à leurs fournisseurs de poursuivre eux-mêmes une démarche en développement durable (ECPAR, 2012). Quant aux consommateurs, ils sont de plus en plus nombreux à pénaliser ou à privilégier les marques selon leurs comportements sociaux et environnementaux. 47,6 % des Québécois affirment avoir déjà changé de produit ou de marque en raison de leurs convictions personnelles (Baromètre de la consommation responsable, 2014). Les PME durables anticipent ces attentes et s’adaptent pour garder ou accroître leur part de marché.

Elles ont une bonne image publique

Un volet important de la démarche de développement durable est la transparence et la reddition de comptes. L’entreprise est amenée à communiquer ses efforts et ses succès pour permettre aux fournisseurs et aux clients de prendre la mesure de son leadership, de son engagement envers sa communauté et son milieu. Une entreprise socialement responsable projette une image publique positive, laquelle participe à son tour à fidéliser la clientèle.

Elles ont des employés plus engagés

Lorsqu’on additionne les coûts de recrutement, d’entrevue, de formation et la baisse de productivité initiale qu’entraîne un remplacement d’employé, celui-ci coûte en moyenne 3 500 $ à l’entreprise d’après les données de Society for Human Resources Management. L’entreprise a donc tout intérêt à conserver sa main-d’œuvre le plus longtemps possible. Lorsqu’ils sont mobilisés autour des objectifs poursuivis par l’entreprise, qui plus est si ces objectifs collent à leurs propres valeurs, les employés s’y investissent davantage… en plus de devenir d’excellents ambassadeurs dans leurs réseaux respectifs. Selon le World Business Council for Sustainable Development, 70 % de la main-d’œuvre se sentant rejointe par les valeurs de l’entreprise qui l’emploie a déclaré que sa productivité a augmenté.

Puisqu’ils sont aussi des citoyens et des consommateurs, les travailleurs sont de plus en plus sensibles aux pratiques responsables des entreprises. En ce sens, la démarche de développement durable est assurément l’un des meilleurs véhicules pour impliquer ses employés. Par ailleurs, puisqu’elle participe à améliorer la réputation de l’entreprise, une politique de développement durable aide également à attirer des candidats de qualité et à recruter ainsi la meilleure main-d’œuvre.

Frédéric Tremblay, agent de communication et de développement

Crédit photo : ©van Mameren, Muriel (creativecommon)