Vous le savez déjà. Les consommateurs québécois recherchent de plus en plus des produits plus écoresponsables, notamment dans le secteur alimentaire. Pour une majorité d’entre eux, consommer de manière responsable signifie optimiser sa consommation, comme éviter le gaspillage, les déchets et les emballages[i]. Les initiatives sont nombreuses au Québec pour aider les entreprises du secteur agroalimentaire à mieux répondre à ces nouvelles attentes des consommateurs et de la société en général. Une des avenues à proposer est l’écoconception des emballages. Pas surprenant quand on sait que 70% de ceux-ci sur le marché québécois proviennent de l’industrie alimentaire.[ii] Explorons les opportunités de modifier ses façons de faire pour offrir des emballages écoconçus.

L’écoconception d’emballage : bénéfices de la démarche

S’engager dans une démarche d’écoconception d’emballage ne signifie pas d’oublier les fonctions d’un produit. Bien au contraire! Il s’agit d’intégrer de nouvelles considérations liées à la chaîne d’approvisionnement et ses impacts environnementaux, d’optimiser la production, le design et les matières utilisées, de gérer la fin de vie et de communiquer sur ces actions. Cette intégration de critères économiques, environnementaux et sociaux lors de la conception d’un emballage implique inévitablement de tenir compte de ses fonctions de protection, préservation, transport, promotion et information.

Les bénéfices de l’écoconception ne sont plus à prouver. Une étude a notamment démontré que la marge bénéficiaire des produits écoconçus est supérieure de 12% en moyenne à celle des produits traditionnels[iii]. Par surprenant, la réduction des coûts d’approvisionnement en matières premières, de transport et de distribution sont indéniables. C’est également un facteur d’augmentation des ventes, lié à une meilleure stratégie de différenciation et à une meilleure image en répondant aux attentes des consommateurs. Les impacts concernent souvent des réductions des besoins en matériaux, en énergie et en eau ainsi qu’une baisse des risques liés à la santé et à la sécurité. C’est aussi une action qui peut favoriser le développement d’une culture d’équipe et la rétention du personnel tout en améliorant les relations avec les fournisseurs.

Certains des bénéfices économiques et sociaux sont illustrés à travers le tableau ci-dessous, qui récapitule ceux que des entreprises ont recueilli en choisissant de se lancer dans l’écoconception d’emballages (données recueillies sur le site internet « Econconception et économie circulaire » d’Eco entreprises Québec) :

Bénéfices économiques et sociaux à la suite d’actions d’écoconception

La démarche d’écoconception se met en place en amorçant une réflexion sur la stratégie à suivre, les outils à utiliser et les pratiques existantes. Plusieurs ressources sont disponibles en ligne pour gérer son projet d’écoconception sur le site « Eco entreprises Québec », dont des outils dédiés à l’écoconception des emballages alimentaires.

Écoemballage+ : une aide qui couvre jusqu’à 75% des coûts

Afin d’appuyer les entreprises qui envisagent de se lancer dans de l’écoconception d’emballages et de contenants alimentaires recyclables, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) a récemment lancé, en mai dernier, le programmes de financement Écoemballage+.

Cette initiative administrée par le Fonds d’action québécois pour le développement durable (FAQDD) se décline en deux axes : l’écoconception d’emballages, notamment pour favoriser leur recyclabilité, et la modernisation du système de consigne. La contribution totale de fonds publics au projet ne doit pas dépasser 75% des dépenses admissibles. Les demandes peuvent être soumises jusqu’en décembre 2025 ou jusqu’à l’épuisement de l’enveloppe.

Bref, l’écoconception des emballages devrait bientôt devenir la règle. N’attendez pas et profitez des multiples ressources disponibles pour soutenir les entreprises québécoises.  


[i] Baromètre de la consommation responsable, édition spéciale 2022 produit par l’Observatoire de la consommation responsable de l’École des sciences de gestion de l’UQAM.

[ii] « Au Québec, environ 70 % de tous les emballages sur le marché proviennent de l’industrie alimentaire », selon Nicolas Girard, directeur général du Fonds d’action québécois pour le développement durable (FAQDD)

[iii] Etude de 2014 sur la profitabilité de l’écoconception, réalisée par l’Institut de développement de produits et disponible à l’adresse suivante : https://www.idp-innovation.com/ressources/etude-la-profitabilite-de-lecoconception-une-analyse-economique/