Dans cet article, nous nous appliquerons à vous fournir quelques éléments de réponse vous permettant de répondre à la question : on se certifie en développement durable ou pas? D’ailleurs, cette question ne vient pas seule! En effet, afin d’y répondre on doit connaître : quelles certifications s’appliquent à notre secteur d’activité, nos produits et/ou nos services; combien nous devrons investir, autant en temps qu’en argent; mais avant tout, probablement le plus important et ce qui fait l’objet de cet article, pourquoi on devrait le faire !

D’entrée de jeu, soulignons que ce n’est pas facile de s’y retrouver puisqu’on retrouve une multitude de programmes de certification avec une portée qui varient en fonction des secteurs d’activité et des enjeux ciblés. Elles peuvent notamment cibler la gestion de l’ensemble des enjeux de développement durable en entreprise avec une approche multisectorielle (ex. : B Corp) ou être spécifiques à certains secteurs d’activité (ex. : Pharmacie éco+responsable). Certaines certifications ou programmes de reconnaissance visent des enjeux bien précis liés à des secteurs d’activité comme la gestion environnementale des immeubles (ex. : Boma Best), la gestion environnementale des bâtiments nouvellement construits ou rénovés (ex. : LEED), la production agricole biologique (ex. : produit biologique certifié Québec Vrai) ou la gestion durable des forêts (ex. : Forest Stewardship Council – FSC). D’autres programmes visent des enjeux spécifiques avec une approche multisectorielle, tels que la gestion des matières résiduelles (ex. : ICI on recycle +), la gestion des gaz à effet de serre (ex. : Carboresponsable), la gestion d’événements écoresponsables (ex. : la norme BNQ 9700-253) et, de manière plus large, la gestion environnementale (ex. : la norme ISO 14001). Donc, la première étape avant de se lancer est de savoir s’il y a une certification qui s’applique à nos besoins ou notre secteur d’activité.

Les avantages d’obtenir une certification en développement durable

Mais pourquoi mon entreprise aurait avantage à entamer un processus d’obtention d’une certification en développement durable? Eh bien, tout d’abord, il faut savoir que certains grands acheteurs et donneurs d’ordres privilégient les fournisseurs ayant une certification, ce qui leur garantit que ces derniers ont des pratiques d’affaires durables et responsables répondant à leurs attentes en cette matière. Il en va de même pour les consommateurs qui vont affectionner plus particulièrement les produits et services provenant d’une entreprise possédant une certification (pour plus de détails, consultez le dernier Baromètre de la consommation responsable).

Se préparer à l’obtention d’une certification permet aussi d’améliorer ses performances, notamment sur le plan environnemental grâce, entre autres, à une diminution des dépenses d’achat et l’optimisation de l’utilisation des ressources de l’entreprise.

Finalement, les cadres qu’apportent les démarches de certification et, surtout, leur renouvellement, sont de bons outils pour organiser le développement durable à l’interne et en assurer le suivi ainsi que la mise en œuvre. Bref, de quoi motiver l’organisation à s’investir dans ces changements lui permettant de conserver sa certification tout en progressant de façon plus responsable.

Les certifications en développement durable les plus connues

  1. B Corp (Benefit corporation) : cette certification est octroyée aux organisations à but lucratif répondant à des exigences sociétales et environnementales, de gouvernance ainsi que de transparence envers le public[1]. Cette dernière a déjà fait l’objet d’un de nos précédents articles où elle est davantage détaillée. Au Canada, on compte un peu plus de 230 entreprises certifiées B Corp.
  2. ISO 14001 : Cette norme ISO propose un cadre destiné à tout type d’organisations leur permettant de mettre en place un système efficace de management environnemental. Pour obtenir cette certification, l’entreprise doit cependant s’adresser à un organisme de certification indépendant accrédité tel que Bureau de normalisation du Québec (BNQ). Au Canada, on retrouve 854 certificats valides couvrant 1 927 sites.
  3. ÉCORESPONSABLEMC : Cette certification, comprenant quatre niveaux, a été conçue pour répondre aux organisations qui souhaitent mettre en place, de façon progressive, des pratiques écoresponsables dans le but d’améliorer leur performance globale, autant sur le plan économique, environnemental, social, qu’en matière de gouvernance. Pour le moment, on compte 45 organisations certifiées, tous niveaux confondus, au Québec.
  4. ICI on recycle + : Certification ayant comme objectif d’honorer les industries, commerces et institutions (ICI) proactives et engagées à améliorer leur performance en gestion des matières résiduelles. En date du 1er septembre 2021, on recense 445 organisations ayant reçu l’une des attestations de cette certification.

Les deux premières certifications de cette liste sont de niveau international et les deux dernières s’appliquent aux organisations du Québec, elles ne sont donc pas reconnues en dehors. De plus, les quatre certifications listées ci-haut concernent les pratiques d’affaires des entreprises et non leurs produits ou services spécifiquement. Pour ces derniers, d’autres certifications, normes et seaux existent selon leur nature et caractéristique comme expliqué précédemment.

Des outils et du soutien

Si l’aventure vous apparait comme une occasion d’affaires intéressante, sachez que des outils et du soutien sont disponibles autant pour vous guider que pour financer votre transformation.

Les outils

Pour les outils, il y a les cadres de référence tels que le BNQ 21000, la norme ISO 26000 (orientée sur la responsabilité sociale) et la norme ISO 14001 qui pourraient vous fournir une « recette » pour entamer votre démarche de transformation qui elle, pourra vous mener vers l’obtention d’une certification. Il y a aussi l’application Web l’Activateur, élaborée par le Centre québécois de développement durable (CQDD), qui permet à son utilisateur d’effectuer un autodiagnostic en développement durable de ses opérations, d’identifier des pistes d’action ainsi qu’en gérer l’implantation dans son entreprise grâce à un module d’élaboration de plans d’action et, finalement, de communiquer ses réalisations publiquement.

Le soutien

Bien que les coûts directs reliés à une certification (ouverture et analyse de dossier, abonnement annuel, etc.) ne soient pas finançables, les étapes de transformation, permettant de répondre aux critères de qualification, elles, peuvent être financées, entre autres par le Fonds Écoleader. D’ailleurs, 22 % des projets déposés au programme de financement du Fonds Écoleader sont des projets de préparation à une certification.

Et la réponse est…

En terminant, vous aurez bien compris que ce court article n’est que la pointe de l’iceberg en ce qui a trait aux certifications. Donc, si nous avons réussi à vous donner l’envie de chercher plus d’informations sur les certifications qui pourraient s’appliquer à votre secteur d’activité, que ce soit pour vos produits et services, que pour votre entreprise, c’est qu’on a atteint notre objectif! Il est toujours pertinent d’analyser nos opérations et nos façons de faire pour s’améliorer comme le permettent les exercices de planification que plusieurs emploient annuellement. Pourquoi ne pas ajouter la question entourant une possible certification à ces rendez-vous annuels ?

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[1] WIKIPÉDIA. Article Certification B Corp, [En ligne], dernière modification le 31 août 2021. [https://fr.wikipedia.org/wiki/Certification_B_Corp] (Consultée le 13 octobre 2021).