Chaque année, quand arrive le Temps des fêtes, la question refait surface : qu’est-ce qui est le plus écoresponsable, un sapin naturel ou un sapin artificiel? Tout le monde serait tenté de répondre le sapin naturel, mais ça vaut la peine de regarder cela avec attention et pas avec n’importe qui, avec Jean-Sébastien Trudel lui-même.
Ce spécialiste en développement durable est à l’origine d’une analyse du cycle de vie des sapins naturels et artificiels alors qu’il dirigeait le groupe Ellipsos. Cette étude serait la seule sérieuse sur le sujet, on oserait dire au monde. D’ailleurs, la popularité de cette étude témoigne de l’intérêt pour cette question. Elle a été réalisée en 2007 et a été citée plus de 2000 fois dans autant de médias. On y fait référence même dans le Washington Post, le New York Times, et le Guardian. Jean-Sébastien Trudel, aujourd’hui directeur en développement durable à la Chambre de commerce et de l’industrie de la ville de Laval, en est lui-même très surpris.
« Encore aujourd’hui on cite notre étude un peu partout dans le monde, dans des régions qui n’ont rien à voir avec notre climat. »
Alors revenons à notre question: qu’est-ce qui est le plus écoresponsable, le naturel ou l’artificiel ? Même si le naturel est d’emblée le meilleur choix, Il faut tout de même prendre en considération son cycle de vie qui nécessite le travail du sol, voire des engrais et une coupe, ce qui sous-entend de libérer du carbone.
À cela s’ajoute le transport et la disposition en fin de vie. Finalement, même le sapin naturel a une empreinte écologique non négligeable générant 3 kg de gaz à effet de serre selon l’étude de Jean-Sébastien Trudel. Un petit impact, mais les quelques 30 millions de sapins de Noël consommés chaque année uniquement en Amérique du Nord finissent par peser lourd.
Revenons aux naturels. Si vous habitez au Saguenay–Lac-Saint-Jean, sachez que la région est l’une des rares à avoir une pratique de récupération de sapins parfaitement organisée passé le temps des fêtes. La campagne Sapin du bon sens en est à sa 31e année. En collaboration avec l’Association forestière Saguenay–Lac-Saint-Jean, les sapins ainsi ramassés sont transformés en paillis, en compost, en énergie et même en huile essentielle. Bravo.
Sur cela, joyeux temps des fêtes à toutes et à tous !
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Par Errol Duchaine