Le Salon du livre du Saguenay–Lac-St-Jean est un des plus importants événements de l’offre culturelle dans la région. Plus de 20 000 visiteurs sont attendus durant les 4 jours de cette manifestation qui en est à sa 61e année. Bravo pour la durée. Cela dit, on veut maintenant que cet événement soit durable. Durable comme dans développement durable (DD). Ce tournant sera d’autant plus facile à réaliser, puisque cette année le Salon s’installe dans un nouveau lieu, Place-Centre-ville Jonquière, ce qui oblige à repenser bien des façons de faire.

C’est donc ainsi que le Salon du livre du Saguenay–Lac-St-Jean joint les rangs de ces nombreuses manifestations du genre au Québec qui proposent un événement écoresponsable. On sait tous que les milliers de festivals, salons et autres congrès génèrent d’importantes quantités de déchets et sont de grands consommateurs de papier, d’eau, d’énergie et autres ressources.

Une réflexion pour passer à l’action 

Ce n’est pas nouveau que ce Salon mette en pratiques des gestes écoresponsables.

MelGSalonLivre

« En fait, nous explique Mélissa Gauvreau, adjointe à l’administration et aux événements, on avait déjà plusieurs préoccupations en ce sens mais ce n’était pas structuré. Ce qui est nouveau, c’est qu’on a recensé tout cela, puis on a élaboré une vraie politique de développement durable pour en faire encore plus. »

C’est au moyen de l’outil numérique Activateur que ce travail d’autoévaluation et d’élaboration d’un plan d’action en développement durable a été réalisé.

« Avec l’Activateur j’étais certaine de ne rien oublier, de me poser les bonnes questions et d’identifier les enjeux sur lesquels on voulait travailler », poursuit-elle.

Rien n’a été négligé, ni la gestion interne, ni l’organisation, ni la tenue du salon lui-même, pas plus que les liens avec la communauté ou les valeurs propres à une telle organisation.

L’équipe permanente ne compte pas plus de 5 personnes. Alors dans leurs locaux, il a été facile de mettre en place une bonne gestion des matières résiduelles, des pratiques d’approvisionnement responsable et de mobilité durable, notamment de covoiturage.

Que faire du papier, du carton et des gaz à effet de serre

C’est davantage pour la tenue du salon que des efforts supplémentaires devront être déployés. Vous aurez tous compris que de ce point de vue un salon du livre consomme d’abord et avant tout du carton, du papier et de l’essence.

Prenons un exemple tout simple :  les boîtes de carton. Pour ce salon, on ne parle pas de centaines, mais de milliers de boites. Une dizaine de camions remplis à ras bord qui transportent tous les livres et le matériel nécessaire à la tenue de l’événement. Jusqu’à maintenant, on était capable d’en recycler une bonne partie de ces boîtes de cartons, mais cette année, on veut faire plus, on veut en récupérer le maximum pour qu’elles soient réutilisées. Le défi :

« il va falloir trouver une façon d’entreposer cela et de s’assurer qu’elles vont bel et bien avoir une 2e vie. Mais on a tout mis en place pour ça puisse se faire, mais on sait que c’est une année où on va essayer plusieurs choses. On verra, mais on est très motivés », nous confie Mélissa Gauvreau.

Pour ce qui de la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), un important travail a été fait en amont. On parle ici de la planification du déplacement des écrivains, conférenciers et autres animateurs. Il faut savoir qu’un tel événement ne se déroule pas uniquement sur le site lui-même. L’événement ne compte pas moins de 198 activités « hors salon ». On parle de rencontres principalement en milieu scolaire avec des auteurs·trices.

« On a passé en revue toute la programmation et on a systématisé les déplacements, regroupé les gens et organisé des trajets plus efficaces. On sait qu’avec une telle planification on aura moins de déplacements et donc moins de GES, nous assure Mélissa Gauvreau. »

De plus, en vertu d’une entente avec la Société de transport de Saguenay (STS), les détenteurs des billets ou d’accréditations ont accès gratuitement à ce service. Les organisateurs du salon ont également mis tout en œuvre pour faciliter le covoiturage de la part des participants et même créé une page interactive en collaboration avec AmigoExpress.

Au chapitre du matériel informatif et publicitaire, on ira encore plus loin que par les années passées. Le programme sera encore réduit de taille et comptera beaucoup moins d’exemplaires. On peut parler d’une réduction de 75 % du papier anciennement nécessaire.

« Pour l’affichage, nous explique Mélissa Gauvreau, on crée de l’affichage intemporel. Année après année, on a le même visuel et en ajoutant un petit collant on le réactualise.

Sur le site lui-même, il y aura des fontaines d’eau pour les visiteurs et aucun verre jetable (les verres sont réutilisables, mais pas les tasses) dans l’aire de restauration. Mentionnons que c’est une première pour le salon de gérer eux-mêmes un espace bar. Et, selon toute logique, on n’y servira que des produits régionaux.

Des liens étroits avec la communauté

Au fil des ans, ce salon a tissé des liens étroits avec la communauté.  Des relations qui s’inscrivent parfaitement dans les principes du développement durable.

« Par exemple, nous explique Mélissa Gauvreau, les étudiants du programme Art et technologie des médias (AMT) du cégep de Jonquière participent activement au salon depuis des années. Sur place, ils viennent faire des entrevues avec des auteurs. En plus, ils ont conçu toutes nos publicités radios diffuées dans plusieurs médias régionaux. »

Autre exemple des liens avec le milieu éducatif, des étudiants du programme de décoration intérieure et présentation visuelle du Centre de formation professionnel de la Jonquière ont largement contribué à l’aménagement du salon.

« Ils ont créé ou transformé des objets décoratifs et du mobilier. En fait, 95% de ce qu’ils ont créé l’a été avec de la récupération », rapporte Mélissa Gauvreau.

Au-delà de l’événement lui-même rappelons que la raison d’être de cette grande organisation s’inscrit elle aussi dans ce qu’est le développement durable, plus précisément le principe de « l’accès au savoir ». Que ce soit dans leur concours d’écriture, l’infolettre, les balados ainsi que dans toutes leurs rencontres avec des aînés ou des jeunes de tous les niveaux scolaires, tout cela contribue à faire rayonner la littérature et à diffuser le savoir.

Information importante :  après 30 ans de collaboration avec l’Hôtel Delta de Saguenay (actuellement en pleine rénovation), le Salon du livre s’installe cette année à Place Centre-ville Jonquière.  Le Salon se déroule du 25 au 28 septembre.

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Par Errol Duchaine, conseiller en communication, CQDD